L’Institut de Bonté – un café ensoleillé à Paris


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Samedi, encore emmitouflés dans nos manteaux d’hiver, nous avons écouté cette petite voix cueilleuse de lumière et dans un mouvement murmurant la nécessité d’en profiter – vite ! vite ! vite ! – quitté la torpeur moelleuse des draps pour le court trottoir ensoleillé courant le long du canal Saint Martin. Main dans la main, nous avons accueilli sourire aux lèvres et soupir soulagé ce premier week-end annonçant les jours qui grimpent enfin. Une balade comme pour dire « le plus dur est passé, au revoir Janvier-Février ! » et découvrir étonnés combien notre besoin de lumière et de clarté a pu grandir jusqu’à l’emporter le temps d’une courte année.

C’est certainement d’ailleurs parce que nous étions si légers que nous avons remarqué ce jour-là et pas un autre la façade en bois miélé de ce café duquel il a suffi de nous approcher pour décider d’y rentrer. A l’intérieur nous avons trouvé des odeurs d’épices, de bois et de sucré, un comptoir chargé de bocaux remplis d’herbes et de thé, des gâteaux épais attendant les gourmands sur de larges assiettes blanches protégés par des cloches en verre transparent, des cagettes remplies jusqu’à en déborder de fruits de saison prêts à être pressés, des pots de lait en fer blanc remplis de fleurs et d’herbes coupées, de vieilles armoires et des grandes tables laissant se mêler – le temps d’un verre partagé – les conversations d’inconnus ensemble attablés.

Nous avons pris place – moi sur le tabouret, l’amoureux sur le banc – à l’une de ces grandes tables faisant face aux larges fenêtres laissant entrer la lumière dorée ; goûté à même le pot blanc cassé aux bords épais la mousse légère, onctueuse et brassée, sucrée et épicée d’un Chaï latte très doux et étonnés – moi qui n’en connaissait que la pâle version en bouteille pasteurisée – retrouvé intact le goût des poires que l’on mange en quartiers dans leur jus fraîchement pressé. Nous y sommes restés jusqu’à ce que le soleil commence lentement à décliner, rassérénés par cette courte pause sur notre trajet et heureux comme on peut l’être lorsque l’on sait que l’on vient de découvrir un endroit où il fait bon être et où l’on reviendra. Pour lire, écrire et réapprivoiser les mots lorsqu’ils s’égarent et s’emmêlent d’avoir été trop manipulés au même bureau, pour faire durer encore un peu une ballade qui touche à sa fin, pour se retrouver après une longue journée, pour discuter de milles et un projets, pour le plaisir de dire « Tu verras, tu vas aimer l’endroit où l’on va… »

L’institut de Bonté – 84 Quai des Jemmapes, 75010 Paris

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C’est la première fois que j’ai le matériel photographique pour vous parler ici d’une bonne adresse à (re)découvrir. Mes points faibles en écriture – le mouvement, l’avancement – sont aussi ceux qui viennent toquer à ma porte en photographie. Derrière lesquels non loin on doit pouvoir trouver la gêne diffuse d’imposer la présence d’un appareil photo au milieu d’une scène vivante et une petite faiblesse au coeur au moment de se déclarer légitime pour franchir le pas au-delà de l’assiette – ou du Chai latte – posée devant soi. Je suis vraiment heureuse que la lumière ait été si belle ce jour-là dans ce café que l’idée de la manquer se soit rendue plus douloureuse que mon inconfort à chaque petit clic émis par le diaphragme peu discret de mon objectif. Et j’espère vraiment réussir à dépasser cette appréhension à l’avenir car s’il est bien quelque chose qui me rend heureuse heureuse heureuse c’est découvrir – et faire découvrir – ce genre d’endroit. 

Et vous, vous connaissez ce café (et cette peur de déranger lorsque vous photographiez) ?

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