Des sourires comme s’il en pleuvait #31
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Le BBthé Kusmi qui fait partie de mes petits rituels plaisir depuis bientôt un an, rien de nouveau donc, et pourtant l’autre matin je me suis aperçue qu’à chaque fois que je prenais sa boîte pour m’en préparer je songeais à celui qui me l’avait vendu. C’est un homme sans visage, je ne me souviens pas de son image et pourtant chaque fois je souris au souvenir inconscient jusqu’à ce matin-ci de la façon dont il m’avait (gentiment et commercialement) draguée lorsque je l’avais acheté. Et cela me fait d’autant plus sourire que je trouve ça dingue la portée d’un acte aussi banal, un peu de gentillesse derrière la caisse, un conseil avisé sur des sachets de thé. Pourtant à chaque fois, j’ai une douce pensée et un sourire au souvenir de sa gentillesse. Qui sait, peut-être est-il quelqu’un qui pense à vous sans vraiment le verbaliser dans certains gestes du quotidien qui le rappellent à vous ?
Quelques journées printanières. Eblouie par le soleil et ses effets. L’envie, soudain, de danser à nouveau, de sourire, partout, dans la rue, à toi, à vous, à tous. Il ne devrait y avoir que des ruptures en été, tout serait tellement plus léger.
Rentrer dans la station de métro, trempés, haletants d’une course poursuite contre la pluie battante et ressortir la caresse du soleil pour nous accueillir.
Paris séchant au soleil sous nos yeux ébahis. Savourer la beauté à la lumière de notre chance. La ballade écourtée à peine quelques minutes plus tôt nous tendait à nouveau les bras. Et Paris ainsi rafraîchi, détrempé par la pluie, laissait entrevoir tous les détails de son architecture grandiose. Une après-midi hors du temps.
Prendre ce temps-là de déambuler dans ces rues sensées être miennes où pourtant, jamais je ne mets les pieds. Prendre de bonnes résolutions, promettre de venir y déambuler le pas léger plus souvent tout en sachant que je ne le ferais pas. Ou du moins pas assez souvent. Il me faut mes amis venus d’ailleurs pour alibi et l’envie de leur montrer ce que je chéris si fort et que je ne vais pourtant jamais visiter.
Un livre de Christian Bobin qui vient se glisser au milieu des courses.
Les pâtes au pesto accueillant la fin des épreuves du matin. Incomparables.
Le meilleur Burger du monde et de l’univers : boeuf, mozzarella, pesto, pousses d’épinard et ketchup. A déguster accompagné d’un Mojito au Locked Groove, Métro Denfert-Rochereau, 15 rue Roger, XIV°
Commander mes produits préférés et recevoir encore en cadeau, une lotion pour le corps à l’odeur envoutante de chez Cowshed. La magie de l’e-shop Birchbox.
Une crêpe au nutella partagée sur les quais longeant Notre-Dame.
Ce petit plaisir, te dire « Regarde ! », mon index contre la vitre du métro entre Passy et Bir Hakeim et voir soudain les yeux de celui qui ignore s’agrandir avec la Tour Eiffel qui apparaît sur la Seine.
Des macarons un dimanche de veille d’examen. Petite récompense, plaisir coupable.
Regarder sous la couette après une longue journée et juste avant de ressortir cette vidéo de Morgane réalisée par May, sur les notes de West Side Story. Cette femme est merveilleuse, à l’image de ses créations : inspirante, belle, éblouissante avec délicatesse, subtilité et discrétion.
Le souvenir appelé par cette vidéo de cette comédie découverte à Broadway, sur scène, moi qui n’avait jamais vu le film ni entendu chantonner aucune de ses chansons. Sourire à nouveau à cette chance incroyable que je n’avais pas mesurée sur l’instant, toute à ma joie de la découverte, n’ayant d’yeux que pour le spectacle. Comme un bonheur qui se déguste en plusieurs fois, avant, pendant et énormément après.
Tester la cuisine Coréenne à cette petite adresse à peu près parfaite. Pause Japonaise un dimanche de révision. Entracte Tibétain (la soupe de lentilles blanches, épicée juste ce qu’il faut, un vrai délice). Audaces culinaires pour adoucir l’hiver.
« D’ailleurs, je ne sais pas comment ça s’appelle, ta robe, ta tunique, enfin ce que tu portes : j’aime bien ! » lancé de manière anodine par mon co-externe. Parce qu’il sait que c’est pas trop ça ces temps-ci. Être touchée deux fois, de ce qui est dit mais bien plus encore de la gentillesse cachée derrière.
Faire couler de l’eau chaude et créer des bulles à la vanille. Glisser dans mon bain avec les mots de Christian Bobin. Retenir cet instant. Cet instant, plus que délassant, véritable parenthèse bienfaitrice, esthétiquement beau. L’impression d’être dans le tableau, dans la scène du film, ces deux plans qui ne disent rien d’autre que la Beauté de l’instant. Celui-ci.
Soirée asiatique pour l’anniversaire d’une amie. Manger avec des baguettes et tout de suite se sentir habile et élégante. Rire pour de vrai, sourire à un compliment, passer une bonne soirée tout simplement.
Ressortir cette paire de lunettes oubliée dans un tiroir. Ma préférée pourtant. Ces lunettes sont un accessoire à part entière. C’est tellement rien et pourtant ça me fait sourire si fort.
Dans le métro, un professeur de culture générale de Sciences Po qui, lisant par-dessus mon épaule, engage la conversation avec moi. Parler de philosophie sur le trajet, le soir de la Saint Valentin. Joli cadeau.
« Être heureux, c’est avoir quelqu’un à perdre » Philip Delerm. Combien ces mots m’ont apaisée…
M’offrir une crêpe, prendre le métro et décider finalement de ne pas rentrer. Pas tout de suite, pas encore, le coeur encore trop agité. Me faufiler jusque dans la salle obscure et me laisser prendre par la main dans les traces d’YSL deux heures durant. Sortir bouleversée, inspirée, heureuse. Une grande bouffée d’air frais malgré la tristesse, la nostalgie, le gâchis qui affleure dans toute cette débauche de génie. Il n’y a que les films qui me laissent si pleine de mots, dans cet état indescriptible où tout vient, tout glisse, où la narration se délie d’elle-même, trouve sa route en moi comme sur la feuille sans effort, quelques larmes parfois parce que c’est émouvant que de dire ce que l’on ne savait pas qui devait être dit. Apaisée et heureuse.
Un poème de Lamartine, écrit à la main sur un post-it, directement collé sur le mur. Sourire aux mots présents partout dans cette maison. Garder l’idée.
Jongler avec les mots. Les chercher, les débusquer, jouer, attraper au vol ceux qui s’égarent à ma portée. Essayer, très fort.
Découvrir les photos de notre séance en robe Moutarde. Le travail d’Alexandra, splendide. Être émue aux larmes et me reconnaître à peine. Et c’est pourtant moi… mais à travers son objectif… Bouleversant. J’ai hâte de vous montrer tout ça (mais je travaille au cadre car ces photos viendront dans des semaines spéciales et les autres articles ne sont pas prêts, ma faute pleine et entière…).
La « bande-annonce » de la Birchbox de mars. Esthétique ad’hoc, motivante et pleine de bonne humeur. Oubliez qu’il s’agit d’une box, écoutez la musique et les images. Ça y est ? Vous avez la pêche ? Magique !
N’oublie pas d’être heureux, dernier livre de Christophe André, mon arme sourire au quotidien depuis près d’un mois. Je picore chaque jour quelques mots de cet abécédaire de bonne humeur, je le déguste, je le fais durer craintive de le voir se terminer. Peur factice, il y a tellement à en retirer qu’une deuxième, voire même une troisième lecture ne seront absolument pas superflues.
Décider d’entretenir ma mémoire par la poésie. Lier plaisir et gymnastique de l’esprit qui rendra plus facile l’ingurgitation barbare de la cardiologie.
M’installer à ma table à pois. Sortir ciseaux, crayons, règle, gomme, tubes de peinture et pinceaux et laisser faire mes mains. Cabrel en bande-sonore.
Des pantoufles ? Non, de jolies ballerines souples.
Une auteure répondant à un message. Mon message. Si court, le sien comme le mien et pourtant j’en étais chamboulée, bouleversée, émue. Le papier avait pris corps et m’avait répondu.
Les muffins double-chocolat du relais H. Des sourires comestibles.
Trinquer à nos amours, le rire rendu léger par les premières notes d’alcool.
Une petite heure pour siroter un thé glacé à Starbuck (le Refresha Thé citron vert, sans aucun doute ma boisson préférée chez eux). Repérer Nick assis à l’une des tables un peu plus loin puis regarder mon verre arborant un Jeanne et soudain me demander si c’est vraiment Nick ou si c’est un autre. Nick et Jeanne se sont souris de loin, et c’était comme des personnages de roman amenés à la vie le temps d’un instant.
Un montage, un mensonge, un instant capturé.
Crédit photo : Sezane
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Mar 05, 2014 @ 23:15:42
Et ca fait plaisir de relire ces sourires de la semaine, ca met en évidence que les joies simples se cachent partout, à qui veut bien les saisir et rendent la journée plus douce <3
Mar 08, 2014 @ 11:44:58
« A qui veut bien les saisir », tu as tout dit <3 Cueillir les petits riens, comme tout sport, demande une pratique régulière (et on a toute la vie pour s'améliorer !)
Merci pour ton petit mot, c'est toujours un plaisir de te lire
Bises
Mar 06, 2014 @ 11:18:36
Superbe…
Mar 08, 2014 @ 11:43:33
Oh merci <3
Mar 07, 2014 @ 12:46:30
Quelle jolie note :) Les joies simples sont souvent les meilleures en effet… :)
Mar 08, 2014 @ 11:43:22
Merci ! Je ne peux qu’acquiescer, les petites choses fleurissent le quotidien <3
Merci pour ton petit mot !
Bises